Pourquoi l’or et l’argent montent malgré un dollar fort ?
Pourquoi l’or et l’argent montent-ils, alors que tout le reste paraît incertain ? À chaque hausse de taux ou crise géopolitique, ces deux métaux attirent l’attention — et les capitaux. Derrière cette tendance, il y a des mécanismes précis : la politique de la Réserve fédérale, les craintes d’inflation, et la recherche de sécurité patrimoniale. Comprendre ces leviers, c’est mieux protéger son épargne et ses projets d’avenir.
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Politique monétaire américaine et valorisation des métaux précieux

Chaque annonce de la Réserve fédérale secoue les marchés. Les investisseurs scrutent l’impact sur la valeur du dollar, les taux d’intérêt et, par ricochet, sur les cours de l’or et de l’argent. Cette mécanique met en lumière comment les banques centrales influencent directement nos placements en métaux précieux.
Les décisions de la Fed et leurs effets sur les taux d’intérêt et le dollar
Depuis décembre 2024, la Réserve fédérale américaine maintient ses taux directeurs entre 4,25 % et 4,50 %. Malgré les pressions politiques, Jerome Powell reste inflexible face à une inflation persistante de 2,7 % en juillet 2025.
Ce maintien de taux élevés renforce le dollar, ce qui pèse sur les métaux précieux libellés en devise américaine. Plus les taux restent hauts, plus le coût d’opportunité de détenir de l’or ou de l’argent augmente. Pourtant, la demande reste forte. Les investisseurs misent sur un retournement à moyen terme, attendant une revalorisation des métaux.
Inflation et rôle des métaux comme protection contre la perte de pouvoir d’achat
Quand les prix grimpent et que la monnaie perd en valeur, la réaction est instinctive : basculer vers les actifs tangibles. Cette logique redessine les portefeuilles d’investissement.
L’or et l’argent sont alors vus comme des remparts naturels contre l’érosion monétaire. Leur rareté, leur acceptation mondiale et leur absence de risque de défaut les rendent incontournables. Les déséquilibres post-pandémie et les tensions commerciales ont ravivé cet intérêt. Tandis que la bourse devient instable et que les rendements réels s’effritent, les métaux précieux s’imposent comme outil de préservation, non de performance immédiate.
Géopolitique et incertitudes : catalyseurs de la demande

Quand les tensions s’intensifient, certains actifs captent mécaniquement les capitaux. Depuis plusieurs mois, cette dynamique est flagrante : les métaux précieux s’imposent comme valeur refuge, chiffres à l’appui.
Tensions internationales et recherche de valeur refuge
Depuis avril 2025, les tensions géopolitiques ont renforcé l’attrait de l’or. Le 4 mars 2024, son prix atteint un record : 62 104 € le lingot. Ce sommet illustre la puissance du mouvement.
Face aux crises, conflits ou ruptures logistiques, les investisseurs privilégient les repères familiers. Cette tendance va au-delà de la peur. Elle reflète une logique profonde : dans l’incertitude, les actifs tangibles deviennent des repères. L’argent, plus volatil, profite de cette dynamique grâce à sa double casquette industrielle et refuge.
Actions des banques centrales : achats massifs et stratégie de dédollarisation
Les banques centrales, discrètement, achètent de l’or en masse. Leur objectif dépasse la simple diversification des réserves.
En multipliant ces achats, plusieurs États affichent leur volonté de s’éloigner du dollar, jugé instable. En renforçant leurs stocks, ils affirment leur souveraineté monétaire. Ce mouvement alimente la spéculation et renforce la demande, tout en exerçant une pression sur l’offre disponible. Pour les investisseurs privés, le signal est limpide : les métaux précieux deviennent des piliers de long terme, validés par les grandes institutions internationales.
Mécaniques d’offre et de demande : or vs argent

Les marchés traversent une zone de turbulences. Dans ce contexte, l’or et l’argent affichent une dynamique unique. Leur valorisation échappe aux logiques boursières classiques et repose sur un équilibre subtil entre ressources finies et appétit croissant des investisseurs et industriels.
Production, stocks et contraintes d’extraction aurifère
L’extraction mondiale d’or se heurte à des limites croissantes. Les gisements s’épuisent, les coûts explosent. En France, la Guyane concentre la production à travers le projet Montagne d’Or, sans cesse repoussé du fait des controverses environnementales.
À l’échelle mondiale, les contraintes s’accumulent : accès aux ressources, énergie, risques géopolitiques. Cette pression permanente sur l’offre, conjuguée à la demande refuge portée par l’inflation, alimente la hausse des cours.
Demande industrielle et opportunités d’investissement pour l’argent
L’argent affiche un profil hybride. Métal industriel et refuge, il capitalise sur la transition énergétique. Électronique, photovoltaïque, batteries : la demande explose.
En France, la production d’argent est majoritairement indirecte : 38 % via le plomb-zinc, 23 % via le cuivre, 13 % via l’or. Seulement un quart provient de mines spécifiques, ce qui limite la réactivité face aux hausses de demande. Nous figurons cependant parmi les 3 plus gros pays producteurs d’or au monde en matière de déchets d’argent, renforçant notre rôle dans le recyclage stratégique.
- Extraction aurifère freinée par l’épuisement des gisements accessibles
- Coûts d’extraction en hausse constante pour les deux métaux
- Utilisation industrielle de l’argent dopée par la transition énergétique
- Production française d’argent essentiellement indirecte et difficile à moduler
- Recyclage des déchets d’argent : atout stratégique national
- Corrélation inverse renforcée avec le dollar en période de crise
- Attractivité spéculative accrue par la baisse des taux d’intérêt
Orientation pour les épargnants : stratégies de protection du capital

Inflation tenace, marchés chahutés, incertitude durable : les métaux précieux s’imposent comme rempart dans nos stratégies d’épargne. Ce n’est plus une solution de crise, mais un pilier rationnel de protection sur le long terme. Les Français l’ont bien compris.
Diversification de portefeuille et allocation en métaux précieux
Quand les marchés tanguent, la diversification devient essentielle. Oxford Economics recommande d’allouer entre 5 % et 15 % de son capital à l’or et à l’argent. L’argent mérite à lui seul 6 %.
Ce choix forme un bouclier contre l’érosion monétaire. Les banques centrales l’ont compris : elles renforcent leurs réserves aurifères sans attendre. L’or résiste aux variations du dollar et amortit les chocs quand la spéculation s’emballe sur les actions.
Horizon de placement et choix entre or physique, ETF et OPCVM
Votre horizon d’investissement détermine votre allocation. Moins de trois ans : limitez-vous à 5 %. Plus de dix ans : allez jusqu’à 15 %, en combinant or physique et instruments financiers cotés.
Trois options s’offrent à vous : le métal physique (lingots, pièces), les ETF liés aux métaux précieux, et les OPCVM spécialisés. L’or physique offre une indépendance bancaire mais exige un stockage adapté. Les ETF assurent flexibilité et liquidité. Les OPCVM, eux, confient la gestion à des experts diversifiés.
- Or physique : conservation directe, zéro risque de contrepartie
- ETF : cotation continue, accessibilité maximale
- OPCVM : gestion active exposée à la demande mondiale
Cette combinaison vous permet d’adapter votre exposition aux cycles économiques et aux tensions géopolitiques. Objectif : protéger votre capital dans l’instabilité ambiante.



