Economie

Criteo chute en bourse à cause de Google

Criteo est une entreprise française de reciblage publicitaire sur Internet. Fondée à Paris en 2005, elle est cotée au NASDAQ depuis octobre 2013. La société est implantée dans 15 pays, dont les États-Unis et est utilisée par 2 500 annonceurs. Depuis quelques jours, Google a annoncé vouloir retirer les cookies publicitaires sur son navigateur. Ce qui impactera négativement Criteo car cette dernière est en chute dans le NASDAQ. Sur quelle base fonctionne Criteo ? Qu’est-ce qui explique sa descente du côté de la Bourse ? Comment pourrait s’en sortir Criteo ?

Zoom sur le fonctionnement de Criteo

Criteo fonctionne à partir du reciblage ou le « retargeting ». Sa stratégie est simple, elle consiste à suivre les tendances des internautes sur ce qu’ils aiment ou n’aiment pas à travers des informations personnelles fournies lors de la connexion sur Internet. Le ciblage se fait à travers diverses applications et avec les moteurs de recherche grâce aux cookies. Cette stratégie permet à Criteo d’orienter les marques sur les besoins des internautes ainsi que leur habitude de consommation. Ce qui est très bénéfique pour les marques et entreprises à vocation publicitaire.

La baisse boursière de CRITEO

Le groupe français a connu une croissance fulgurante grâce à ses algorithmes qui lui permettent de suivre à la trace l’internaute. Pour rappel, en 2018 et 2019, CRITEO avait obtenu des résultats plutôt satisfaisants à la bourse. Les raisons qui expliquent la chute boursière du géant français du reciblage sont dues au fait que le groupe français fait face à un marché publicitaire en pleine mutation technologique et réglementaire. Et d’ailleurs, certains navigateurs comme Google ont annoncé leur volonté de supprimer les cookies de leur moteur de navigation d’ici 2022. La marque Apple quant à elle a brusquement restreint ses règles de suivi publicitaire sur les cookies. Cette incidence va plomber le géant français du reciblage avec une chute en bourse. Ce qui explique que son action au Nasdaq ait connu un recul de 15,9 %. La chute se poursuivait avec -9,68 %, le titre tombant à 13,81 dollars (12,30 euros).

Avec la nouvelle de restrictions de ses règles de suivi publicitaires, CRITEO avait déjà du mal. Et cela ne semble pas s’améliorer avec l’annonce de Google. Pourtant pour renouer avec la croissance, la société avait essayé de diversifier ses revenus. Ainsi au troisième trimestre 2019, elle a réalisé 11 % de son chiffre d’affaires grâce au développement de ses nouveaux produits.

C’est en exploitant les cookies que la firme a réussi à se tailler une place de choix dans le monde de la publicité. Avec une spécialité : le reciblage (retargeting), qui permet à ses clients d’afficher des bannières personnalisées sur le parcours des internautes.

Le coup de la panne qui dure

Engagée dans une transformation de ses activités, la désormais ex-licorne française (valorisée 974 millions d’euros à la clôture de Wall Street jeudi, à un plus bas historique), spécialiste du ciblage publicitaire sur Internet, ne parvient toujours pas à faire progresser ses revenus. Revenu aux commandes en avril 2018 du groupe qu’il avait fondé en 2005, Jean-Baptiste Rudelle avait alors expliqué que si 2018 était « une année sans croissance » (du fait de la transformation opérée par Criteo), le groupe misait sur une croissance à deux chiffres de ses ventes au second semestre 2019.

18 mois plus tard, force est de constater que le contrat n’est pas rempli pour Jean-Baptiste Rudelle, Criteo ayant fait part mercredi après Bourse d’un chiffre d’affaires en repli de 1 % à 523 millions de dollars au troisième trimestre clos fin septembre. Son chiffre d’affaires hors reversement aux partenaires appelé ex-TAC, indicateur de référence du groupe, s’établit pour sa part à 221 millions d’euros, également en recul de 1 %, mais conforme aux attentes des analystes. Le bénéfice net de Criteo a en revanche bondi de 10 % à 19 millions de dollars.

L’adaptation, une solution à envisager

Criteo doit adapter son modèle économique à l’évolution de la réglementation sur Internet. Les « cookies », petits fichiers texte qui s’enregistrent automatiquement dans votre navigateur lorsque vous consultez un site web et permettent de surveiller la navigation d’un internaute, sont devenus indésirables. Apple a lancé le mouvement en les bannissant de son navigateur Safari avant que d’autres n’emboîtent le pas au géant de Cupertino. Et sur mobile, où se concentre, désormais la majorité du trafic, les cookies n’existent pas.

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